2024

8eme édition : An ecology of interconnections

À l'aube de cette huitième édition, le festival se penche sur un thème central : les dynamiques et les relations en réseau qui façonnent les réalités communes.
À travers ce prisme, des questions essentielles émergent : Comment bâtir une communauté solide et engagée ? Comment entretenir cette communauté, en veillant au bien-être tant individuel que collectif ? Au cœur du concept de soin communautaire résident les savoirs, leur transmission et le partage qui les anime. Ce processus de partage ne se limite pas à la transmission d'idées, il englobe également la conservation et l'évolution de ces connaissances, les inscrivant ainsi dans une continuité. Africa is/in the Future souhaite célébrer l'expression artistique africaine tout en explorant également la manière dont cette expression façonne les liens, les visions et les aspirations de la communauté. En mettant l'accent sur les dynamiques en réseaux et les liens interpersonnels, le festival met en lumière la puissance de la collaboration et du partage dans la construction d'un avenir collectif vibrant et inclusif. Dans cette huitième édition, nous vous invitons dans une dynamique où les réseaux de relations se tissent en toile, où les idées voyagent librement et où la bienveillance envers soi et les autres nourrit le tissu même de la communauté.

A[I/I]TF 2023

Mercredi 08/11

Mettre en lumière les interconnexions artistiques du continent et de la diaspora

Les termes communautés-communautaires ont besoin d’être repensés sous une autre lumière pour, in fine, être redorés en quelque chose de constructif et non d’exclusif. Être communautaire est une expression de son ouverture vers l’autre. Au sein d’une ou plusieurs communautés artistiques, c’est souhaiter une expansion, pas nécessairement en terme de nombre mais plutôt en termes d’intentions, pour que nos conditions s’améliorent. Dans une recherche de collectivité, le partage de ressources & l’interconnectivité n’ont plus nécessairement besoin d’espaces physiques pour créer (un) ensemble & s’organiser. Alors, comment mettre en lumière ces interconnexions ? Comment s’assurer que quand on essaie de mettre en place des plateformes basées sur les identités Noires & qu’on qualifie de décoloniales, celles-ci ne deviennent pas à leur tour exclusives, mais qu'elles incarnent plutôt une vision inclusive et progressiste ? L'essence véritable de ces plateformes réside dans la célébration de la richesse et de la diversité des voix et des perspectives embrassant une multitude de récits, d'histoires et de vécus. Dans cette quête, le festival Africa is/in the Future se positionne en tant que terrain d'échange et de réflexion. Les plateformes décoloniales qu'il met en avant ne sont pas des espaces clos, mais des portes d'entrée vers une conversation élargie et un dialogue transcontinental. Reyana Sow est la co-fondatrice de la plateforme Noir Concept, où se rencontrent cultures, design et société. La vision et mission au coeur de Noir Concept, est avant tout une volonté de faire découvrir au monde entier ce que l'Afrique Noire a de mieux en termes de designers, créateur·ices, artistes, et de leur apporter plus de visibilité globale en en faisant la promotion via différents canaux : les portraits dans leurs articles de blogs, les interviews vidéos, les échanges en format podcast, les expositions culturelles et bien d'autres… En mai 2022, Noir Concept a contribué aux manifestations Exposition Shadowing OFF qui ont permis à la diaspora de participer à distance à la Biennale des Arts de Dakar 2022. Étienne Minoungou est un comédien, conteur, metteur en scène, dramaturge burkinabé et aussi un entrepreneur culturel à Ouagadougou. Le Festival Les Récréâtrales qu'il a initié réunit une centaine d'artistes de plusieurs pays durant deux à trois mois lors de résidences d'écriture et de création théâtrales. Hamedine Kane (Mauritanie, 1983) est un artiste et réalisateur sénégalais vivant entre Dakar, Bruxelles et Paris. Son travail s’intéresse à l’exil, l’errance, l’héritage et la prise de conscience qui découle des expériences politiques post-indépendance de certains pays d’Afrique. Il questionne leur histoire récente, en particulier celle du Sénégal, et rend compte de ses bouleversements et de ses aspirations autour des notions d’Afro-nostalgie et d’Afro-utopie. Hamedine Kane s’intéresse également à l’influence de la littérature africaine, africaine-américaine et afro-diasporique sur les engagements politiques, sociaux et environnementaux. Il a développé un intérêt marqué pour la mémoire et le patrimoine qui se reflète dans “The School of Mutants”, une plateforme collaborative et projet de recherche qui se mêle au passé et au futur, transgressant et irriguant les limites de l'espace et du temps. Son travail a été exposé dans des biennales, des musées, des festivals et foires (Palais de Tokyo, Centre Pompidou, 12e Biennale de Berlin, 14e Biennale de Dakar). Il est pensionnaire de la villa Médicis 2023–2024 à Rome. COLLECTIF FAIRE-PART est un ensemble de cinéastes belges et congolais qui racontent de nouvelles histoires sur Kinshasa, Bruxelles et les nombreuses relations entre les deux. Pépite Blues est une librairie générale, située à Ixelles, fondée et gérée par Celestina Jorge Vindes, qui met les afro-littératures du monde entier à l'honneur : des œuvres (romans, essais, ouvrages de sciences humaines, bandes dessinées et littérature jeunesse) produites par des africains, des afro-européens, des afro-américains, des afro-caribéens, mais pas exclusivement. Bien que la librairie en soit le cœur, Pépite Blues se veut un espace culturel à part entière, un lieu où écrivain·es, artistes et citoyen·nes se rencontrent et échangent autour des productions culturelles et de la créativité artistique dans leur diversité. La programmation culturelle de Pépite Blues vise à promouvoir la participation citoyenne et le développement culturel local, et se décline en plusieurs volets : cycles de rencontres littéraires (recevoir des écrivain·es pour parler littérature, culture et société), expositions (d’une diversité d'expressions artistiques – photographie, sculpture, peinture, art digital – afin de faire dialoguer la littérature et les autres formes d'art), activités culturelles et artistiques (y compris des ateliers avec des artistes pour tous les publics).

Guérison sonore

Dushime, également connue sous le nom d'Andie Dushime (1995, Kigali) est une nouvelle venue sur la scène artistique belge. Depuis plusieurs années, l'artiste belgo-rwandaise évolue dans le monde culturel flamand, en tant qu'actrice de cinéma/théâtre, musicienne, chanteuse, conteuse et performeuse. Grâce à son approche multidisciplinaire sur le plan musical et à son style de performance authentique, puissant et vulnérable sur le plan théâtral, elle apporte une individualité rare. En 2020, elle a approfondi et développé son cadre musical. Par exemple, elle a expérimenté la superposition de la voix en la bouclant et en l'échantillonnant de différentes manières. C'est ainsi qu'a commencé sa quête musicale de textures et de formes infinies pour sa voix (par le biais de pédales de boucles, de stations de boucles, d'échantillonnage de la voix). C'est la genèse de son univers musical. Un univers caractérisé par un paysage sonore "ancestral", stratifié et constructif, qui confronte l'auditeur·rice à son intériorité. Dushime considère l'art de la performance et de la musique comme un processus de guérison dans lequel on peut vraiment atteindre sa forme la plus pure. Elle utilise sa voix comme un instrument polyvalent, capable de se transformer en différentes textures et formes. Son objectif est de créer une sorte de saturation de l'espace : comment cet espace vient-il à vous, comment sonne-t-il lorsque vous tapez du pied et que toute la salle hurle en retour, un espace où, à chaque pas que vous faites, des milliers de personnes et d'histoires se déplacent avec vous. L'artiste rwando-belge tente d'être un portail d'histoires, de sons et de textures avec sa musique. L'objectif est de créer un espace incomparable, imprégné de sons harmonieux et de mouvements fluides, dans lequel une lueur lumineuse est créée pour relier les gens par un fil invisible de connexion.

Comment questionner & valoriser les buts et les moyens de la collectivité ?

Cette table ronde rassemblera des collectif·ves actif·ves sur le terrain bruxellois, qui viendront partager les histoires et principes de leur militantisme dans notre contexte local, et comment iels ont centré la collectivité, les réseaux et le partage dans leurs efforts. Leur conversation et confrontation contribuera à approfondir la compréhension des enjeux en jeu, et à remettre en question de manière constructive les méthodes et les objectifs d’organisation et de solidarisation des communautés Afro locales. Back2SoilBasics a commencé par une session mensuelle le dimanche visant à rendre la permaculture accessible aux groupes minoritaires à Bruxelles. Ceci, comme une réponse à l'espace écologique majoritairement blanc. Ils cherchent l'accessibilité en étant une majorité dans leur propre cercle, en trouvant des pratiques qui rendent la permaculture et l'écologie plutôt pratiques et visuelles que trop théoriques. Ils ont trouvé l'autonomisation dans l'expérience et le partage circulaire d'informations entre pairs. Fondé en novembre 2020, le Collectif Susu est un collectif citoyen afroféministe, anticapitaliste, abolitionniste et antiraciste basé à Bruxelles. Leur création se base sur le fait que les personnes Noires font face à des oppressions multiples et variées, dans différents espaces et par différentes autorités... Leur objectif principal étant de s'organiser politiquement pour lutter ensemble contre ces oppressions, iels travaillent au développement de moments de lutte militante, par la prise en charge collective des problèmes auxquels sont confrontées les personnes appartenant à leurs communautés. Iels offrent une entraide et permettent une autodéfense administrative aux personnes afrodescendantes en difficulté socio-économique, sur un principe de solidarité dont le but est de nommer la précarité et ainsi la sortir de l’anonymat, afin de mieux la contrer. Parallèlement, iels travaillent à créer des lieux de politisation, d'organisation et de rencontre leur permettant de mettre en pratique, de questionner, voire d'adapter les outils théoriques hérités de leurs aîné·es combattant·es de la liberté. La Voix des Sans-Papiers (VSP) est un collectif multi-local qui s’organise pour informer, sensibiliser, mobiliser, lutter pour une vie digne et libre des personnes sans-papiers en Belgique. La Collective FRIDA (Féministe Radicalement Inclusive et Définitivement Anti-validiste) est née d’un besoin urgent de porter les voix des femmes vivant au quotidien des discriminations validistes, sexistes, racistes et classistes. Co-fondatrice de Collective FRIDA avec Shahin Mohammad et Seda Guektasch, Marianne participera à la table ronde aux côtés de deux autres militantes Noires anti-validistes, Sarah Mussenge et Yophine Kimwanga. Pour sa part, Marianne ou MULAKOZè est une artiste pluridisciplinaire diplômée en stylisme-modélisme. Étant passée par l'Académie Royale des Beaux-arts de Liège en peinture, MULAKOZè a choisi comme outil d'expression l'écriture, la couture, l'habillement, le dessin, la peinture, l'audio et la vidéo. Marianne aime matérialiser des idées, des réflexions et des expériences personnelles ou collectives en solo ou lors de collaborations. Basée à Bruxelles, Francine Beya est une consultante en économie circulaire et animatrice de l’atelier "Ecolo Quoi ?". Quand elle n'est pas occupée à lire ou à cuisiner, elle rédige et publie des explications sur les enjeux écologiques sur la page Instagram @ecolo_quoi_be. Son éthique réside dans la défense de l'environnement et des personnes, en particulier des populations marginalisées. L’atelier "Ecolo Quoi ?" est composé de 2 modules et vous propose de centrer les enjeux des personnes minorisées dans la question écologique. Dans un premier temps, on se demande si l'affirmation "Ce qui est bon pour l'environnement est bon pour l'humain·e" est juste lorsque l'on se trouve à la marge de la société occidentale. Dans un second temps, on prend le temps de voir "Quels types de futurs écologiques et désirables émergent lorsque l'on laisse les publics marginalisés être à la manette ?"

Jeudi 09/11

Ici et/ou Là-Bas

Dès sa première édition en 2016, le festival Africa is/in the Future a laissé une place centrale aux films présentant des récits possibles & futuristes du continent africain et de ses diasporas. Dans un désir de continuité, mais aussi de curiosité, le festival présente cette année, lors d’une soirée, quatre formats courts portant des réflexions proches de la thématique et du nom du festival : la tension entre, d’un côté un exil individuel ou collectif des diaspora vers le continent, et de l’autre côté le renforcement des interconnexions communautaires diasporiques sur place mais hors du système local, tout en interrogeant le rapport de ces projets avec les membres de communautés du continent qui pensent à le quitter pour rejoindre les diasporas ici. Ces films examinent également la dynamique complexe entre ces initiatives et les membres des communautés continentales qui envisagent de quitter leur lieu de résidence pour rejoindre un, voire des ailleurs. En mêlant des projections audacieuses de l'avenir avec les réalités actuelles, le festival continue de servir de plateforme pour des discussions cruciales sur les identités, les appartenances et les aspirations des communautés africaines et diasporiques. En rassemblant des cinéastes, des penseur·euses et des spectateur·ices passionnés, le festival demeure fidèle à sa mission initiale : offrir un espace où les voix autrefois négligées peuvent résonner et où les récits du passé, du présent et du futur de l'Afrique et de ses diasporas peuvent se rejoindre dans une célébration enrichissante de la créativité et de la diversité. Dans L'Escale, les réalisateurs Paul Shemisi et Nizar Saleh se rendent de la République démocratique du Congo en Allemagne pour la projection de leur nouveau film. Lors d'une escale en Angola, ils sont arrêtés en chemin parce que la compagnie aérienne ne croit pas à la véracité de leurs documents. Alors que Paul et Nizar pensent être conduits à un hôtel où ils resteront jusqu'à leur vol de retour, ils sont en fait emmenés dans un centre de détention illégal. Collectif Faire-Part est un ensemble de réalisateur·ices belges et congolais·es, qui racontent de nouvelles histoires à propos de Kinshasa, à propos de Bruxelles, et à propos des nombreuses relations entre les deux. Kinshasa Révolution est une vidéo-performance qui dénonce un crime politique qui dévaste le Congo. Je souhaite exprimer à travers cette vidéo les enjeux politico-sociaux qui préoccupent nos dirigeants. Les images représentent les parlementaires de la table ronde, ainsi que le chef d'État s'adressant à son peuple délaissé, le tout sous un regard futuriste et robotique. C'est une histoire épique qui nous plonge au cœur de l'action, au parlement congolais, où deux jeunes Congolais audacieux s'introduisent dans l'arène politique avec un plan audacieux pour renverser un système vicié. Portés par une rage inextinguible et une soif ardente de changement, leur détermination inébranlable les pousse à envisager de tout embrasser pour repartir à zéro. À cet instant crucial, la jeunesse congolaise prend les rênes du pouvoir, déterminée à façonner un avenir meilleur. L'un des deux jeunes visionnaires se saisit du micro, et de sa voix passionnée, il diffuse un discours vibrant d'espoir qui électrifie la salle et inspire ceux qui écoutent. Milka Mbunga Kongi est une artiste plasticienne, performeuse et activiste née en 1990 à Kinshasa dans le quartier de Beaumarchais et résidant à Bruxelles, où elle s'est fait connaître comme artiste dans le monde de la nuit et dans le milieu de la performance engagée. BLACK EXODUS est une visualisation de ce à quoi pourraient ressembler les communautés Noires séparées de la structure qu’est le racisme, en utilisant la richesse et la douleur de leur passé pour construire son avenir et devenir leur propre norme. Il explore ce que les communauté Noires doivent faire pour guérir et créer une utopie/communauté suffisamment forte pour lutter contre ses problèmes internes. Son objectif est de responsabiliser les communautés Noires et de les encourager à imaginer un monde dans lequel elles deviendraient leur propre norme de beauté et d'aspirations. En utilisant la richesse et la douleur de leur passé pour construire leur avenir. Des militant•es créatif•ves, qui sont en première ligne, imaginent ce que nous pouvons faire et comment nous pouvons réaliser cette utopie Noire, en se concentrant sur des sujets tels que la guérison, le rôle des hommes et des femmes dans la communauté, l'ascendance, la foi et la spiritualité, l'acceptation de l'homosexualité Noire dans la communauté, ainsi que la mort et la renaissance. Centrée sur les cultures caribéennes et leurs liens avec leur origine africaine, une combinaison de dancehall, d'afro, de danse contemporaine et de voguing a fusionné pour créer un vocabulaire qui représente la langue vernaculaire de cette communauté, utilisant la douleur de leur histoire et la richesse de leur culture pour forger une oasis de guérison. Danny Bailey est un artiste multidisciplinaire, fondateur de @ThePalaceOfTheDogs et membre de DTMH (Don’t Touch My Heritage). Originaire de Hackney, à Londres, Danny utilise la réalisation de films, la photographie et l'écriture créative pour articuler son expérience culturelle. Il cherche à remettre en question les questions relatives à la race, à la sexualité, au genre, à la religion et à la politique sociale afin d'accroître la visibilité, de célébrer l'histoire et de créer une vision pour l'avenir des communautés Noires. Tout en défendant l'art comme moyen d'exprimer des opinions politiques et sociales et d'explorer l'identité. Danny s'est associé à Alizée Ndiaye (fondatrice de DTMH) pour ouvrir un espace temporaire (octobre 2022 - septembre 2023) au cœur de Peckham Rye (Londres) afin que les créatif·ves Noir·es puissent prospérer sans les pressions du capitalisme, en ayant un impact positif sur leur communauté, en centrant les membres des diasporas africaines et en documentant les pratiques décoloniales à travers les arts et les médias. Dans After We’re Gone Zena entre dans un sanctuaire souterrain pour rencontrer la prêtresse royale. Alors que le rituel commence, elle réimagine le voyage de la diaspora africaine. En utilisant les conventions narratives du documentaire et de la fiction, le présent, le passé et l'avenir sont repensés pour créer une ode à ceux qui ont ouvert la voie. Ce film, qui se déroule à travers l'objectif d'Ima Iduozee, est la deuxième partie de sa série Diaspora Mixtapes, qui célèbre le passé, le présent et l'avenir de la diaspora africaine. After We're Gone contient des images d'archives de Lola Odusoga, Rosa Emilia Clay, Donata Pennanen, FESTAC 77, Windrush 1948, Sun Ra, Barbara Ann Teer, Miriam Makeba, Muraina Oyelami et bien d'autres encore. Quelque part entre la vérité et la fantaisie, le passé et l'avenir se rejoignent pour raconter l'histoire des peuples d'Afrique. Ima Iduozee est un cinéaste, chorégraphe et DJ nigérian-finlandais. Sa première chorégraphie, This is The Title (2012), a attiré l'attention internationale et a fait l'objet d'une tournée dans 16 pays d'Europe, d'Amérique du Nord et d'Asie. Il a travaillé comme chorégraphe pour l'Opéra national de Finlande, le Théâtre national de Finlande et les théâtres d'Helsinki et de Stockholm, entre autres. Il est également le chorégraphe de la série Dance Brothers, récemment diffusée par Netflix. Chameleon (2019), un court-métrage réalisé par Ima Iduozee & Jaamil Olawale Kosoko à New York, a remporté le prix du meilleur film expérimental au 2022 Slam Dance Film Festival dans l'Utah. Son dernier court-métrage After We're Gone, commandé par le Museum Of Contemporary Art Kiasma, a été présenté en première internationale au San Francisco International Film Festival 2023

Comment questionner & valoriser les buts et les moyens de la collectivité ?

  • La Bellone

Cette table ronde rassemblera des collectif·ves actif·ves sur le terrain bruxellois, qui viendront partager les histoires et principes de leur militantisme dans notre contexte local, et comment iels ont centré la collectivité, les réseaux et le partage dans leurs efforts. Leur conversation et confrontation contribuera à approfondir la compréhension des enjeux en jeu, et à remettre en question de manière constructive les méthodes et les objectifs d’organisation et de solidarisation des communautés Afro locales. Back2SoilBasics a commencé par une session mensuelle le dimanche visant à rendre la permaculture accessible aux groupes minoritaires à Bruxelles. Ceci, comme une réponse à l'espace écologique majoritairement blanc. Ils cherchent l'accessibilité en étant une majorité dans leur propre cercle, en trouvant des pratiques qui rendent la permaculture et l'écologie plutôt pratiques et visuelles que trop théoriques. Ils ont trouvé l'autonomisation dans l'expérience et le partage circulaire d'informations entre pairs. Fondé en novembre 2020, le Collectif Susu est un collectif citoyen afroféministe, anticapitaliste, abolitionniste et antiraciste basé à Bruxelles. Leur création se base sur le fait que les personnes Noires font face à des oppressions multiples et variées, dans différents espaces et par différentes autorités... Leur objectif principal étant de s'organiser politiquement pour lutter ensemble contre ces oppressions, iels travaillent au développement de moments de lutte militante, par la prise en charge collective des problèmes auxquels sont confrontées les personnes appartenant à leurs communautés. Iels offrent une entraide et permettent une autodéfense administrative aux personnes afrodescendantes en difficulté socio-économique, sur un principe de solidarité dont le but est de nommer la précarité et ainsi la sortir de l’anonymat, afin de mieux la contrer. Parallèlement, iels travaillent à créer des lieux de politisation, d'organisation et de rencontre leur permettant de mettre en pratique, de questionner, voire d'adapter les outils théoriques hérités de leurs aîné·es combattant·es de la liberté. La Voix des Sans-Papiers (VSP) est un collectif multi-local qui s’organise pour informer, sensibiliser, mobiliser, lutter pour une vie digne et libre des personnes sans-papiers en Belgique. La Collective FRIDA (Féministe Radicalement Inclusive et Définitivement Anti-validiste) est née d’un besoin urgent de porter les voix des femmes vivant au quotidien des discriminations validistes, sexistes, racistes et classistes. Co-fondatrice de Collective FRIDA avec Shahin Mohammad et Seda Guektasch, Marianne participera à la table ronde aux côtés de deux autres militantes Noires anti-validistes, Sarah Mussenge et Yophine Kimwanga. Pour sa part, Marianne ou MULAKOZè est une artiste pluridisciplinaire diplômée en stylisme-modélisme. Étant passée par l'Académie Royale des Beaux-arts de Liège en peinture, MULAKOZè a choisi comme outil d'expression l'écriture, la couture, l'habillement, le dessin, la peinture, l'audio et la vidéo. Marianne aime matérialiser des idées, des réflexions et des expériences personnelles ou collectives en solo ou lors de collaborations. Basée à Bruxelles, Francine Beya est une consultante en économie circulaire et animatrice de l’atelier "Ecolo Quoi ?". Quand elle n'est pas occupée à lire ou à cuisiner, elle rédige et publie des explications sur les enjeux écologiques sur la page Instagram @ecolo_quoi_be. Son éthique réside dans la défense de l'environnement et des personnes, en particulier des populations marginalisées. L’atelier "Ecolo Quoi ?" est composé de 2 modules et vous propose de centrer les enjeux des personnes minorisées dans la question écologique. Dans un premier temps, on se demande si l'affirmation "Ce qui est bon pour l'environnement est bon pour l'humain·e" est juste lorsque l'on se trouve à la marge de la société occidentale. Dans un second temps, on prend le temps de voir "Quels types de futurs écologiques et désirables émergent lorsque l'on laisse les publics marginalisés être à la manette ?"

Vendredi 08/11

L’art comme vecteur d’organisation collective

  • La Bellone

Comment forme-t-on une communauté autour d’un propos si subjectif et personnel que l’art ? Par quels moyens et dans quels buts ? Dans une recherche de collectivité, le partage de ressources & l’interconnectivité n’ont plus nécessairement besoin d’espaces physiques pour créer (un) ensemble & s’organiser. Au même moment, on observe la floraison de l’organisation communautaire par réseaux d'entraide, qui prend diverses formes. Cela rejoint la notion de soin, car nul·le ne peut entièrement prendre soin de soi et de sa communauté lorsque le poids de la précarité peut peser sur le physique et le mental. En invitant des fondateur·ice·s et membres de collectifs artistiques et culturels, la discussion pourra laisser la place à la présentation de vécus, d’expériences, et d’accomplissements insufflés par l’art et ses créateur·ice·s. FATSABBATS est une plateforme safer polymorphe autogérée, à présent devenue nomade, créée originellement par Ophélie Mac Coco, et couramment portée à bout de bras et imaginée par et pour les femmes et communautés queer racisé·es, ainsi que leurs allié·es à Bruxelles. On y met en valeur les savoir-faire de ces communautés au travers de concerts, performances, expositions, soirées moites mémorables, et bien d'autres. Fondé en 2020 par Amandine Nana, Transplantation est une association socio-culturelle et un fonds documentaire basé en Ile-de-France avec une activité de programmation à la croisée des arts visuels et de l'éducation culturelle centrée sur la promotion des imaginaires des diasporas. Transplantation crée des espaces d’exposition, de lecture, de pratiques et d’échanges où le public est en mesure de se connecter à la créativité et aux récits diasporiques locaux et internationaux. Timiss est une organisation bruxelloise multidisciplinaire, créée par Mouss Sarr et Chris Lange, passionnée par l'art et engagée pour la culture, qui a pour mission d’offrir une plateforme aux jeunes artistes urbains, et travaille pour et avec la communauté street. Son but est d'unir les différentes cultures de cette communauté et de les valoriser auprès du grand public et des institutions. Quartier Mozart est une agence créative afro diasporique, basée à Paris et fondée par la creativaholic Marina Wilson, connue également sous le nom de DJ Cheetah. Leurs champs d’action sont les cultures afro-urbaines et leur rapport avec la diversité et la technologie. L’agence multidisciplinaire habite plusieurs projets, y compris la radio Black Square, la plate-forme YVETTE dédiée à la santé mentale, l’espace fashion Noir Mode, la plate-forme dédiée au football Afro FC, et les collectifs nightlife Trap Africa et Melanine Rave.

Lire nos archives, écouter nos histoires

  • La Bellone

“Lire nos archives, écouter nos histoires” est un atelier qui propose, à travers plusieurs exercices ludiques et créatifs d’ activer de manière sensible, artistique, poétique et politique nos archives diasporiques familiales. L’atelier se construit en deux temps: dans un premier temps nous invitons les participant.e.s à l’aide d’outils pédagogiques conçus par nos soins, à re-lire leurs archives et créer à partir d’elles. Dans un second temps, les partipant•es seront invité•es à mettre en commun ces recherches et expérimentations par l’échange, l’écoute collective et le collage d’une mappemonde, pour laisser émerger des interconnexions et relations entre mémoire intime et histoire collective. Fondé en 2020 par Amandine Nana, Transplantation est une association socio-culturelle et un fonds documentaire basé en Ile-de-France avec une activité de programmation à la croisée des arts visuels et de l'éducation culturelle centrée sur la promotion des imaginaires des diasporas. Transplantation crée des espaces d’exposition, de lecture, de pratiques et d’échanges où le public est en mesure de se connecter à la créativité et aux récits diasporiques locaux et internationaux.

Iet's extra

  • Halles de Schaerbeek

IET'S EXTRA vous invite à rester un peu plus longtemps dans l'univers des artistes. Discuter autour d'un verre dans le décor, s'immerger dans une discussion en mangeant un bout, ou se laisser aller sur la piste de danse ! Mbodj est une DJ et programmatrice musicale de Barcelone et de Dakar, qui se consacre à la recherche et à la diffusion de sons décentralisés. Elle est la cofondatrice de Jokkoo Collective, un groupe de six créatif•ves de la diaspora africaine, basé en Espagne, qui explore et diffuse la musique électronique et expérimentale Noire à travers l'organisation d'événements et de soirées, l’animation d’émissions sur différentes radios ou en organisant des festivals de musique. La force de motivation du travail de Mbodj a beaucoup à voir avec la transformation de la façon dont nous approchons la musique moderne et avancée, et la façon dont nous pouvons créer des communautés et des possibilités à travers elle. Ses sets tentent d'apporter au club l'intensité, la complexité et la délicatesse des expériences quotidiennes. Le chorégraphe Jeremy Nedd et le performeur Thomas Motsapi de la troupe Impilo Mapantsula enfileront leurs gants de DJ pour nous offrir un set en B2B qui transposera l’univers de leur pièce How A Falling Star Lit Up The Purple Sky sur le dancefloor: préparez vous à un mélange de sonorités énergisées allant, entre autres, du shangaan et gqom au kwaito et amapiano. Fondatrice du média Black Square et de l’agence Quartier Mozart, et organisatrice des soirées Trap Africa, Cheetah est une DJ/productrice dont les inspirations oscillent entre afrobeats, hip hop, future beats, en passant par le baile funk et le kuduro. Prince Kongo est un rappeur, chanteur et auteur-compositeur londonien, originaire de Hackney. Avec un amour profond pour l'art de la performance et l'expression de soi, il a émergé de la scène des clubs underground britanniques pour créer un mélange unique de hip-hop alternatif. Puisant ses influences dans un large éventail de genres, dont le Grime, l'UK Garage, le R&B et l'African Dance Music, le "Dystopian MC" fusionne différents styles pour créer une œuvre qui s'adresse à son public tout en consolidant son identité créative. Après le succès de son tube "Bo Yaka" en 2020, Prince Kongo s'apprête à sortir cette année son très attendu premier EP, "Komplexx", via Boukan Records. Avec sa passion pour le dépassement des limites et l'exploration de nouveaux sons, cet artiste en pleine ascension promet de continuer à fournir une musique dynamique et stimulante qui capture l'esprit de sa génération.

Métapalabre, une archive numérique

  • La Bellone

Likembe est le nom donné à une bibliothèque numérique collaborative, construite pour l'archivage et le partage de savoirs de personnes noires et afro-descendantes. Initialement conçu par et pour des étudiant·es racisé·es Noir·es et Afrodescendant·es, cet outil fait archive de références artistiques, théoriques et militantes dans le domaine de l’empouvoirement des minorités et de différentes initiatives collectives de résistance. Cet espace autogéré en non-mixité choisie est consultable publiquement. Les créateur·ices de Likembe nous feront part de l'histoire de cette archive et de ses futurs, en nous invitant à manipuler et à participer à son évolution. Au cours de cet atelier, accueillant exclusivement des personnes noires et afrodescendantes, nous découvrirons le fonctionnement de cet espace d'empouvoirement, ses possibles et ses outils cachés.

How a falling star lit up the purple sky

  • Halles de Schaerbeek

A priori, tout oppose l’univers du western et de la pantsula. Le premier encense la figure du héros blanc, clope au bec, chevauchant dans les plaines du Far West. La seconde est une danse contestataire syncopée, née en plein apartheid dans les townships de Johannesburg, dans les années 60. À l’aide de son lasso de performeur, Jeremy Nedd noue un dialogue entre deux mondes antagonistes. L’Américain poursuit sa fructueuse collaboration avec Impilo Mapantsula, réseau international d’artistes qui œuvrent à préserver l’héritage vivant de la pantsula. Grâce à cette danse puissante, le cow-boy se débarrasse de la suprématie raciale et de l'esprit de conquête de terres inconnues pour devenir le gardien conscient de son propre avenir. Et cela donne un poème visuel plein de fougue, de corps rebelles et d'espoir en mouvement. Impilo Mapantsula est un réseau mondial d'artistes professionnels de haut niveau spécialisés dans la danse pantsula, une forme de danse urbaine sud-africaine. Il s'agit d'une organisation professionnelle qui promeut le développement de la danse et de la culture pantsula, crée des normes officielles et agit en tant que représentant de l'industrie. L'organisation vise à documenter et à protéger l'héritage vivant du pantsula et à soutenir les danseurs dans la professionnalisation et le développement de leur art. Impilo Mapantsula crée des opportunités d'apprentissage et soutient la création artistique et l'expression personnelle par le biais de programmes éducatifs, artistiques et professionnels, en mettant l'accent sur la création d'emplois, les collaborations internationales et les programmes d'échange. Jeremy Nedd est un chorégraphe et interprète né à Brooklyn qui vit aujourd’hui à Bâle. En tant qu'interprète invité, il est associé au Schauspielhaus Zürich, où il a travaillé avec Trajal Harrell, entre autres. Nedd a réalisé et présenté ses précédentes productions à la Kaserne Basel, ROXY Birsfelden, Tanzhaus Zürich, Arsenic (Lausanne), Palais de Tokyo (Paris) et Münchner Kammerspiele. En 2017, Nedd a été finaliste du Premio (prix du nouvel arrivant pour le théâtre et la danse en Suisse) et bénéficiaire de la bourse de l'Atelier Mondial en Afrique du Sud. Plus récemment, il a terminé un master en théâtre élargi à la Haute école des arts de Berne (HKB).

Samedi 09/11

The Mirror Stand

  • Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dans ce solo de danse radical et audacieux comme un manifeste, le jeune chorégraphe et danseur Stanley Ollivier réalise une performance stratifiée autour de l’identité. Il y explore les possibilités infinies du corps humain et sa capacité à générer l’inattendu. Comment développer notre propre identité dans une histoire marquée par les valeurs et les systèmes normatifs ? Stanley Ollivier défie le pouvoir d’abstraction du mouvement, revisite le discours dominant et creuse dans son imaginaire. Il en retire différentes manières d’exprimer sa propre spécificité en s’intéressant rétrospectivement à certains complexes personnels. Mêlant sérieux, exagération et absurdité, le spectacle nous permet d’entrevoir le déploiement intime d’une transformation physique. Une manière politique d’habiter le corps. Stanley Ollivier est un danseur, interprète et chorégraphe français. Il a étudié à l'Académie Internationale de Danse et au CNSMDP à Paris, et a obtenu son Master of Arts en Danse à P.A.R.T.S. à Bruxelles. Sa pratique artistique découle de la conviction que le corps humain a des possibilités infinies de générer l'inattendu et veut défier son pouvoir d'abstraction, d'imagination et de perception. Il s'intéresse aux investigations physiques, notamment au mouvement, mais pas seulement. Il travaille autour de questions liées à la place de l'amusement dans la danse contemporaine, au déplacement de contexte, à l'identité, à l'humour et à la polyvalence.

Fête de clôture

  • Decoratelier

Pour clôturer cette huitième édition du festival, Africa is/in the Future vous invite à une soirée de clôture narrée par des sonorités aussi singulières que catalysantes. Poète, esprit éclectique, né en République Dominicaine, grandi en Italie, Dany aka DJ Chokkou aime le son qui touche au plus profond des esprits. Il est depuis toujours immergé dans le monde de la musique, comme chanteur dans le groupe d’électro-dub Elite & The Professional Sound, comme DJ, organisateur de concerts et événements multidisciplinaires, comme programmateur radio, etc.. Depuis 2015, il travaille au sein de la médiathèque de Bruxelles (PointCulture) en tant que programmateur et créateur de contenu. Entre 2017 et 2022, il a été programmateur artistique du festival multidisciplinaire Africa is/in The Future. STANLEY est l’alias de l’artiste Stanley Ollivier, un danseur/interprète, chorégraphe et DJ français basé à Bruxelles, Belgique. Naviguant entre différentes scènes artistiques, son approche en tant que DJ lui permet de revendiquer son héritage métissé, cicatriser nos corps et à repenser aux multiples possibilités d’être ensemble à travers l’écoute. Il ne s’en tient pas à un style musical précis, mais apprend, explore et combine fréquemment. Il espère contribuer à l’émergence d’une diversité innovante et créer de nouveaux outils afin d’apporter plus de joies et de libertés. Puisant dans la richesse musicale et culturelle de l'Atlantique Noir, SENU tombe continuellement amoureuse des sons anciens et nouveaux d'Afrique, des Amériques et des espaces urbains de multiples diasporas. Inscrite dans la diversité des genres, des influences et des expressions de Berlin, SENU et ses sets éclectiques sont en constante évolution - aucun set n'est le même, mais de lourdes lignes de basse et des arrangements polyrythmiques tissent les fils entre Afro Beats, Baile Funk, UK Funky, Gquom, Rap et tout ce qui enrichit son son éclectique. SENU est l'un des membres fondateurs de SLIC Unit, un collectif de DJ formé en 2020 pour pratiquer la joie collective et la solidarité radicale au sein de l'industrie musicale. Elle anime une émission de radio mensuelle sur la radio communautaire berlinoise THF, DRAFT Radio. Avec cette émission, elle essaie de créer des opportunités pour les DJs et les sélectionneurs de FLINTA*, afin de partager l'espace communautaire et de rendre l'expérience radiophonique plus accessible aux autres passionnés de musique. Zen (Dovecake) (he/they) is a Black & Queer multinational performer, DJ & NY Bessie nominated sound collage artist based in Berlin. Zen’s collaborations and practice explore the intersections of cultural and spiritual expansion within performance and ritual, exploring themes of intimacy, race, community & sound as a transformative vessel for connection and healing. Erykah est une DJ basée à Gand qui a récemment commencé son voyage en plongeant profondément dans la scène musicale avec une forte gravitation vers les sons influencés par la jungle et la résonance de la rupture du rythme. Elle fournira aux danseurs une gamme de vibrations arythmiques et de breaks. Espérons que ses sons vous donneront un certain sentiment de confort sur la piste de danse. Pleine de fougue et sans fioritures, Bona Léa est une DJ belgo-camerounaise et co-fondatrice du collectif bruxellois Bloom Hill. Elle pique les oreilles de son public avec ses sélections éclectiques et est toujours à la recherche de sonorités uniques. C’est ainsi que Bona Léa montre sans effort sa versatilité pour offrir des expériences étonnantes sur les dancefloors. Parmi ses prédilections, elle cite les rythmes afro, les percussions, le broken Beats et la Bass music.

Afro-Révolutionnaire: Panafricanisme, Non-Mixité

  • La Bellone

Des représentantes de deux collectifs militants revendiquant une approche révolutionnaire et panafricaine, livreront des interventions à propos de leurs lignes de lutte, et échangeront ensuite, dans l’espoir d’en tirer des leçons collectives pour nos contextes locaux. Annick & Nabintou, du collectif afroféministe révolutionnaire Mwasi, s’exprimeront à propos du mécanisme de non-mixité Noire/Afro choisie et assumée, y compris les réactions à sa mise en place (de la censure anti-révolutionnaire en ligne à la loi contre le "séparatisme"), et comment y faire face par l'organisation en réseau. Michaëla Danjé expliquera la manière dont son collectif, Cases Rebelles, défend une approche Panafrorévolutionnaire, par laquelle des futurs Afros émancipateur·ices se construisent dans l'amour de l'agir et du penser collectif pour nous-mêmes, avant tout: (re)lier nos communautés par delà les frontières, en embrasser toutes les complexités, lutter, créer, révolutionner mais en prenant soin de nous-mêmes. Mwasi est un collectif afroféministe révolutionnaire, actif depuis 2014. Ielles luttent entre femmes et personnes trans et non-binaires afrodescendantes, contre le capitalisme, la violence d'Etat et l'hétéro-patriarcat. Ielles luttons pour une transformation totale de nos systèmes politiques, économiques, institutionnels et sociaux, transformation qui garantisse la liberté et l'autonomie des femmes et personnes trans et non-binaires Noires.Annick & Nabintou, du collectif afroféministe révolutionnaire Mwasi, s’exprimeront à propos du mécanisme de non-mixité Noire/Afro choisie et assumée, y compris les réactions à sa mise en place (de la censure anti-révolutionnaire en ligne à la loi contre le "séparatisme"), et comment y faire face par l'organisation en réseau. Cases Rebelles est un collectif politique "anti-autoritaire" non-mixte de femmes et d’hommes Noir·es, africain·es et caribéen·nes. Créé en janvier  2010, le collectif s’attaque à toutes formes de domination dans une perspective afrocentrée. Se définissant comme « PanAfroRévolutionnaires » — c’est-à-dire « des panafricainEs qui veulent tout révolutionner en même temps. Avec amour » — Cases Rebelles produit énormément de contenus écrits et audio et vidéo sur les luttes noires, les cultures et les histoires des noir.es. Les Editions Cases Rebelles ont pour vocation de continuer à raconter les histoires et les expériences de vie que le monde de l'édition a rejeté à la marge. Iels entendent donner voix à des perspectives inédites et originales, se saisir d'épisodes historiques menacés d'oubli. Iels veulent pouvoir accueillir des perspectives PanAfroRévolutionnaires qui sortent des sentiers battus de l'empowerment et de la représentation. Parmi leurs parutions, se distinguent les ouvrages collectifs Le Feu Qui Craque, PanAfroRévolutionnaires (2021) et AfroTrans (2021). Les Éditions Cases Rebelles cultivent le marronnage, l'originalité et les projets d'écriture audacieux. Michaëla Danjé est cofondatrice et membre du collectif Cases Rebelles. Afrocaribéenne et nordiste, elle est écrivaine, chercheuse indépendante, documentariste et rappeuse. Elle travaille sur les questions de transidentités, d'historiographies et de culture visuelle.

Pratiques corporelles réparatrices décoloniales

  • La Bellone

Comment revenir à soi quand nos corps sont fétichisés, discriminés et exploités ? Comment transcender nos expériences traumatiques ? Un laboratoire pour libérer les tensions, prendre soin de nous collectivement, et nous donner de la puissance. Militante antiraciste, Capucine Légelle travaille sur les questions de la santé et de l'accès aux droits dans les quartiers populaires. Ex-danseuse, elle utilise le corps pour imaginer des pistes de sortie de notre condition d'outils de production du capital, à travers les fondamentaux du yoga mais aussi les retours d'expérience des différents laboratoires qu'elle mène depuis deux ans en Europe et aux Antilles. A contretemps du développement personnel, elle propose d'amorcer dans nos chairs des réparations collectives.

Lecture, Care & Communauté

  • La Bellone

Pendant cette séance d’arpentage en groupe, guidée par les membres du Collectif Susu, les participant·es liront des extraits de "In Pursuit Of Revolutionary Love: precarity, power, and community" de Joy James, qui traite des notions de communauté, collectivité et de soin: comment la vraie lutte ne peut se faire qu’au sein d’une collectivité avec un projet politique et des valeurs communes, comment la notion de (self-)care est à dissocier de la galvanisation individualiste et consommatrice que le capitalisme néo-libéral en a fait, etc. Fondé en novembre 2020, le Collectif Susu est un collectif citoyen afro-féministe, anticapitaliste, abolitionniste et antiraciste basé à Bruxelles. Leur création se base sur le fait que les personnes Noires font face à des oppressions multiples et variées, dans différents espaces et par différentes autorités. Leur objectif principal étant de s'organiser politiquement pour lutter ensemble contre ces oppressions, iels travaillent au développement de moments de lutte militante, par la prise en charge collective des problèmes auxquels sont confrontées les personnes appartenant à leurs communautés. Iels offrent une entraide et permettent une autodéfense administrative aux personnes Afro-descendantes en difficulté socio-économique, sur un principe de solidarité dont le but est de nommer la précarité et ainsi la sortir de l’anonymat, afin de mieux la contrer. Parallèlement, iels travaillent à créer des lieux de politisation, d'organisation et de rencontre leur permettant de mettre en pratique, de questionner, voire d'adapter les outils théoriques hérités de leurs aîné·es combattant·es de la liberté.